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Après avoir obtenu un doctorat en sciences à l’Université de Montpellier, Benoit Pujol a fait un post-doctorat à l’université d’Oxford (Royaume Uni) avant d’intégrer le CNRS comme Chargé de Recherches. Il occupe cette fonction depuis 2009 au laboratoire Évolution & Diversité Biologique de Toulouse. Son principal thème de recherche concerne la capacité d’adaptation qu’il étudie à travers la loupe de la génétique quantitative évolutive.

Pointer la loupe sur l’hérédité non-génétique

S’adapter ou mourir, voilà le choix qui s’offre aux espèces qui ne peuvent pas fuir les contraintes environnementales qui sont toujours plus exigeantes dans un monde en mutation. A ce jour, c’est la diversité génétique qui est considérée comme garante de la capacité d’adaptation. Pourtant, lorsque des changements adaptatifs sont observés dans la nature, seulement un tiers de ces changements s’explique par une réponse de nature génétique. L’idée que c'est la diversité génétique qui fournit seule les opportunités de réponses héritables qui permettent l’évolution des organismes est dominante. Cependant, aujourd’hui, un tel raisonnement ne tient plus. L’hérédité non génétique (transmission sociale, héritage des conditions environnementales, hérédité épigénétique, etc.) devient une évidence supportée par de très nombreux faits scientifiques. Mais quel est son rôle dans la nature ? Permet-elle de s’adapter aux contraintes environnementales ?

Qu’est-ce que le projet ANGI ?

Le projet ANGI qui a décroché l'ERC Consolidator Grant propose un programme de recherche original et ambitieux qui permettra de revisiter notre vision de l’hérédité et de son rôle dans l’adaptation. Ce projet s’appuiera sur un système de suivi de plantes sauvages (muflier ; Antirrhinum majus) unique au monde de par les informations qu’il fournira sur l’hérédité, la sélection naturelle et l’adaptation en milieu naturel. Ce projet contribuera à dévoiler si l’hérédité non génétique est une source de potentiel adaptatif pour les plantes sauvages.